Je ne crois pas trop Ć l’apiculture dite Ā«Ā naturelleĀ Ā» par certains.
Ce en quoi je crois…
Ce sont les labels.
Et pour Ƨa, le label Ā«Ā ABĀ Ā» ou Ā«Ā agriculture biologiqueĀ Ā» est majoritaire et reconnu comme l’un des plus fiables.
Et on a beau dire ce que l’on veut mais ce label a le mĆ©rite d’ĆŖtre reconnu par quasiment tout le monde.
Le logo du label AB connu de tous!
Comment faire du miel bio
Je vais vous donner le cahier des charges du miel bio dƩfinies en agriculture biologique.
Ces contraintes ne sont pas parfaites, mais elles ont le mĆ©rite de mettre des rĆØgles sur la table pour suivre une apiculture respectueuse de l’abeille.
Pour cela il faut 6 points cruciaux.
Je vous explique tout Ƨa dans la suite…
#1 Avoir de la cire bio
La cire est le matĆ©riaux de construction de base d’une colonie.
Sans cire, pas de couvain, ni de stockage de provisions.
Une cire gauffrĆ©e de bonne qualitĆ© est primordiale pour que les abeilles bĆ¢tissent correctement.
Les apiculteurs ont pendant longtemps utilisĆ© des subsituts Ć la cire.
Ils la mĆ©langeaient Ć de la parafine pour qu’elle soit plus souple, plus Ć©conomique.
Ou bien ils rajoutaient de l’acide oxalique pour qu’elle brille davantage.
Mais ce n’est pas le seul problĆØme…
La cire est un corps gras.
Et les corps gras ont la fĆ¢cheuse tendance Ć stocker les molĆ©cules de synthĆØse.
Les traitements Ć bas de produits de synthĆØse (amitraze, tau-fluvalinate, flumĆ©thrine, coumaphos, etc.) s’accumulent dans les cires annĆ©e aprĆØs annĆ©e.
Si bien que 40 Ć 70% des cires franƧaise sont contaminĆ©es Ć l’amitraze (la molĆ©cules Ć la base du traitement Apivar).
Alors imaginez si vous alternez les traitement comme le recommandent certains GDSA ou ruchers-Ć©cole…
Imaginez lorsque vous alterniez l’amitraze (apivar) et le tau-fluvalinate (apistan).
AnnĆ©e aprĆØs annĆ©e, sans renouvellement de vos cires , votre cire peut devenir un cocktail de produits chimiques…
L’amorce de cire est une solution pour ceux qui n’ont pas de cire bio. Tout ce qui est bĆ¢ti en bas est garanti 100% bio!
#2 Avoir un traitement varroa bio
Plusieurs traitements avec AMM (Autorisation de Mise sur le MarchƩ) existent.
Ils utilisent principalement les acides formiques et oxalique, ainsi que certaines huiles essentielles.
Personnellement, j’utilise l’acide oxalique en flash avec encagement en Ć©tĆ© et l’acide oxalique en flash pendant la rupture de ponte d’hiver.
Avec ce traitement, aucun risque de retrouver des rƩsidus dans les cires!
Le mĆ©dicament Apibioxal dispose d’une AMM pour traiter le varroa
#3 Avoir un nourrissement bio
Le nourrissement est essentiel.
Sans nourrissement externe, il est compliquƩ de maintenir une colonie en vie.
Vous pouvez en mettre plusieurs kilos par colonie et par an.
Il existe 2 types de nourrissement.
1. Le sucre solide (candi ou apifonda).
Ces nourrissements permettent de maintenir une quantitƩ de nourriture toujours disponible pour la colonie.
Ils permettent de maintenir la ponte.
Mais ils ne permettent pas de faire bĆ¢tir la colonie ni de stocker.
2. Le sirop
A base de sucre et d’eau, il permet de faire bĆ¢tir les colonies de relancer la ponte et de faire des stocks.
Attention Ć ne pas utiliser avant la miellĆ©e pour ne pas faire de de miel Ć la canne Ć sucre!
Le sirop 40/60 ou 50/50 est prĆ©cieux pour la prĆ©paration Ć l’hivernage des abeilles
#4 Avoir des matƩriaux de ruche naturels
La ruche est la maison des abeilles.
A priori les matƩriaux de construction de la ruche ne se retrouvent pas dans le miel.
Mais le label bio impose des matƩriaux naturels ou du moins pas issus de la pƩtrochimie.
Seuls le bois et le mƩtal son donc autorisƩs pour le bio.
Exit le plastique et le polystyrĆØne!
Les matĆ©riaux isolants tels que le styrodurs sont tout de mĆŖme tolĆ©rĆ©s Ć condition de ne pas ĆŖtre en contact avec la colonie.
Le bois et l’acier, matĆ©riaux nobles et autorisĆ©s en bio
#5 Avoir des emplacements situƩs en zone naturelle
L’emplacement est dĆ©terminant pour le miel.
Il dƩterminera son terroir et son goƻt.
Tous ces paramĆØtres sont dĆ©terminĆ©s par l’emplacement.
En agriculture biologique, l’emplacement doit ĆŖtre situĆ© dans une zone avec au moins 50% de zone naturelle (prairies ou forĆŖts).
Ici le site de l’ITSAP propose un outil SIG (SystĆØme d’Information GĆ©ographique pour pouvoir mesurer la couverture vĆ©gĆ©tale)
#6 Avoir des reines non-clippƩes
Clipper les reines est une technique ancestrale.
Elle Ć©tait dĆ©jĆ connue au temps des romains.
CelĆ consiste simplement Ć couper une aile de reine en biseau.
La reine lors de l’essaimage ne va alors plus pouvoir partir avec l’essaim primaire.
Une reine non clippƩe pourra donc essaimer tranquillement, dans le respect du cycle naturel des abeilles.
Ici la reine est clippĆ©e ce qui l’empĆŖche d’essaimer
Conclusion pour faire du miel bio…
Le label AB n’est pas parfait.
Mais il a un mƩrite.
Pousser les apiculteurs Ć avoir de bonnes pratiques apicoles.
Leur permettre de mieux valoriser leur produit.
Et permettre au consommateur de s’y retrouver au milieu de tous ces choix.
Au moins ce label de se cache pas derriĆØre des termes fumeux comme naturel ou durable.
Si vous voulez aussi avoir une apiculture alignƩe avec vos valeurs.
Je pense que ces 6 points sont un bon dƩbut pour faire du miel bio.
Ce n’est pas si compliquĆ©.
Pourquoi vous en priver?